Depuis le confinement de l’année dernière, notre pratique régulière des arts internes comme externes a été mise en suspend et nous sommes nombreux à avoir l’impression d’avoir stagnés voire régressés dans nos compétences ; oubli des formes, perte de la souplesse, de l’équilibre et de la synchronicité, respiration mal adaptée, une moindre connexion avec nos perceptions etc, etc. Les effets d’une pratique moins assidue…
Au lieu de développer sur nos faiblesses d’aujourd’hui, je préfère aborder la notion de progrès. En effet, très souvent nous avons le sentiment de ne pas constater les progrès que nous avons réalisés grâce à une pratique constante de nos Arts. Pourtant il n’y a là rien d’étrange et cela est même normal, nécessaire et naturel. Pour quelle raison ?
Les progrès et donc la transformation due à notre pratique et que nous vivons intimement, nous ne la percevons pas, elle s’opère elle-même sans crier gare, en silence, sans se faire remarquer et comme indépendamment de nous. La pensée taoïste nous enseigne que la transformation est toujours globale, progressive et dans la durée. On ne voit pas les fruits mûrir mais on constate le résultat quand le fruit est mûr et qu’il faut le cueillir. Il en est ainsi dans la Nature. Toute chose en croissance et transformation le fait d’une manière lente et imperceptible. Il en est de même des progrès silencieux et quasi invisibles qui nous transforment peu à peu avec le temps. Méfions nous du spectaculaire et du visible qui sont souvent superficiels et qui manquent de profondeur car ils n’obéissent pas aux Lois universelles. Alors cultivons plutôt la lenteur, la patience et la constance dans notre pratique qui sont les vertus indispensables pour être « comme la Nature » ou « suivre la Voie du Tao ».
Vo Su Sebastian